Place Pasteur
11 novembre 1943, manifestation patriotique, près de 400 déportés
Comme en 1942, les «patriotes dauphinois» sont appelés à un rassemblement à Grenoble le 11 novembre 1943 en souvenir de la victoire de 1918 malgré l’interdiction des autorités. Informés que l’occupant est prêt à employer la force, certains responsables de la Résistance tentent en vain d’annuler le mouvement qui regroupe le matin quelque 2 000 personnes dont de nombreux travailleurs qui ont cessé leur activité. S’étant vus interdire l’accès au monument aux morts de la Porte de France par la police, ils se dirigent aux cris de «Vive de Gaulle» vers celui des Diables bleus, parc Paul-Mistral, non sans avoir sifflé le siège de la Milice place Victor-Hugo. Les manifestants placent un drapeau tricolore sur la statue et entonnent La Marseillaise. Au moment où la police intime l’ordre de la dispersion, des colonnes de soldats allemands surgissent de la Maison des étudiants place Pasteur où se trouve l’état-major de l’occupant. La police les empêche de tirer sur la foule. L’étau se resserre sur un millier de personnes. Vers 17 heures, policiers, femmes et enfants sont relâchés tandis que les hommes sont emmenés à la caserne de Bonne. Près de 400 d’entre eux sont déportés. 120 seulement survivront aux camps de concentration.